À Aubervilliers, La Maladrerie est un quartier à part, unique. Constituée de collines de béton végétalisé, la cité rompt avec les codes classiques de l’urbanisme. Elle est l’œuvre de Renée Gailhoustet et de l’équipe de jeunes architectes dont elle s’entoure pour ce projet. De 1975 à 1985 s’invente ce quartier de 900 logements qui déploie son architecture exubérante sur 8 hectares. Une utopie architecturale au cœur du 93.
La Maladrerie n’est pas un quartier, c’est un paysage. Son système de construction évolue selon les phases de construction, à l’instar d’un village qui s’élabore avec le temps. Il y a des pavillons avec jardin de un ou deux étages, en forme de cubes vivement colorés de tons rouges, ocres. Au centre prennent place les bâtiments aux structures hexagonales, véritables collines de béton aux terrasses plantées d’arbres qui montent en pente douce jusqu’à 6 étages. La partie la plus récente, achevée en 1985, est plus urbaine, plus graphique aussi. C’est une ode à la ligne, aux angles droits et aigus.
Un hymne à la différence
La Maladrerie comprend plus 900 logements, 40 ateliers d’artistes, un foyer pour personnes âgées, des commerces et des équipements publics. En duplex, en triplex, les appartements sont tous différents. Si la forme des pièces est originale, aucun mur n’est porteur et rien n’empêche de redessiner un appartement à son goût. Chacun dispose d’au moins une terrasse recouverte de 40 centimètres de terre, destinée au jardinage.
Une architecture du détail
L’ensemble varie dans ses formes et reste cohérent dans la pensée. Il regorge de détails, dans les façades, les grilles, les fenêtres, le traitement des sols. La végétation s’étend partout et l’on se perd facilement dans ce village moderne inspiré du moyen-âge : labyrinthe aux rues pavées, aux nombreuses places et jardins, aux passages plantés de poteaux. La Maladrerie a des accents méditerranéens et, même si l’architecte s’en défend, elle évoque les villes blanches d’Algérie. Cependant, malgré son habit végétal, elle garde la couleur grise du béton, revendiqué par les architectes du Mouvement.
Une cité labélisée « Patrimoine du XXe siècle »
La cité de la Maladrerie est une réalisation architecturale étonnante, utopique et innovante. Ses terrasses en pleine terre en font un éco-quartierd’avant-garde aux normes encore peu égalées. Labélisée « Patrimoine du XXe siècle » en 2008, ce monument unique est certainement, par la sincérité de sa conception, l’un des plus remarquables d’Ile-de-France.
À découvrir. Absolument.
J’ai dirigé l’OPHLM d’Aubervilliers et contribué à la réalisation des trois deniers quarts de la Maladrerie.
Merci pour ce reportage, qui me donne de la fierté.
J’habite cette cité depuis 30 ans, elle est abandonné l’architecte à tout mélanger chambres sous des salons des WC ect isolations nul en entend les voisins roter, humidité, la cite n’est pas fini elle a était laisser à l’état brut arrêter de dire qu elle est magnifique oui pour vous qui n’y vivez pas mais croyez moi elle a rien extraordinaire je me suis toujours demander si l architecte n avait pas fumer avant de l à concevoir bref rien n ‘est cohérent et je peux vous dire c ‘est un calvaire d ‘y vivre nous entendons tout les bruits il y a une résonance extraordinaire l état empire. Je précise ce n’est pas pour critiquer cette article oui lorsque les personnes extérieurs voient la maladrerie pour eux elle extra originale mais c’est différent quand vous y vivez au quotidien.
Ah oui et je précise tout le monde ne possède pas ‘une terrasse avec au moins 40 centimètres de terre et c’est bien un quartier où y règnent les délinquants. …
Pour moi, la Maladredrie, ce sera toujours un lieu fort d’amitié, de partage et de chaleur humaine. Oui à un habitat de qualité pour tous, oui à une ville à la hauteur des enjeux contemporains.